vendredi 24 juin 2016

La couleur du lait de Nell LEYSHON


Edition: Belgique Loisirs
Nombre de pages: 175 pages

Résumé: En cette année 1831, Mary, une fille de 15 ans entame le tragique récit de sa courte existence : un père brutal, une mère insensible et sévère, en bref, une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset.Simple et franche, lucide et impitoyable, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu'on l'a envoyée travailler chez le pasteur Graham, afin de servir et tenir compagnie à son épouse, femme fragile et pleine de douceur.
Elle apprend avec elle la bienveillance, et découvre avec le pasteur les richesses de la lecture et de l'écriture.. mais aussi l'obéissance, l'avilissement et l'humiliation. Finalement, l'apprentissage prodigué ne lui servira qu'à écrire noir sur blanc sa fatale destinée. Et son implacable confession.


Mon avis : Mary a 15 ans, et vit chichement avec sa famille, composée de ses 3 sœurs, ses parents et son grand-père. Tous les jours, le labeur est constant et la jeune fille n’a pas le temps de rêver à autre que la traite des vaches, et les cultures.

Sa vie change le jour où le pasteur, qui ne vit pas très loin de la famille, décide d’embaucher l’une des filles de la famille pour aider la domestique qu’il emploie déjà. Mary est désignée, et bien qu’elle n’en ait pas envie, la voilà propulsée dans un autre monde que le sien.

Le style est tout à fait particulier. Mais l’histoire se passe en 1831, à une époque, donc, où les jeunes filles n’avaient pas le loisir d’aller à l’école, à la campagne. Le fait qu’il y ait très peu de ponctuation et de syntaxe reflète cet état des choses. Et bien que cela soit déstabilisant au début, on s’habitue rapidement au style de pensées et donc d’écriture de Mary.

Elle est toujours très pragmatique, ne connaissant pas la fantaisie et la douceur. Aucune fioriture dans ses écrits, aucune manifestation émotive particulière. Et pour cause : Mary raconte sa longue descente aux enfers.

Bien qu’il ne soit pas véridique, ce récit a un parfum de réalisme malgré tout. Car ce genre de situation a du réellement exister à cette époque. Et j’ai eu l’impression de passer une porte et de me retrouver pratiquement 200 ans en arrière, ce qui était certainement le but de l’auteur.

Je n’ai pas eu, pour ce livre, de grand coup de cœur. Mais malgré tout, Mary m’aura touchée, à sa manière trop brusque, trop honnête, trop vive. Mary, du haut de ses 15 ans, a vu la réalité de cette époque avec une rare franchise. Et c’est ça qui m’aura ému…

Points attribués : 7/10

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